Un nombre élevé d’homme commet des erreurs lorsqu’il s’agit de choisir leurs chaussures.
Jeremy vous a déjà expliqué dans plusieurs articles comment bien les choisir afin que vous ne fassiez pas partie des malheureux qui torturent leurs pieds sans le savoir.
D’un autre côté il y a tout une population d’amateurs, de connaisseurs et de passionnés pour qui les souliers n’ont aucun secret.
Chez Bw-Yw on aime beaucoup les souliers bien faits et avec de jolis dessins. Souvenez-vous de Carlos Santos que je vous presentais il y a quelques temps.
Alors aujourd’hui c’est au tour de Septième Largeur !
De belles et bonnes chaussures sans casser sa tirelire
Le secteur des chaussures est un secteur d’offre bien rempli en entrée de gamme (Loading (qui a baissé en qualité) et Finsburry), moyenne gamme (Sanders (anglais), Meermin (Espagnol), Markowski) et entrée haut de gamme (J.Fitzpatrick Footwear, Septième Largeur).
Pour ne citer qu’eux : Carmina, Crockett&Jones, Alfred Sargent, Altan, SANTOS by Carlos Santos, Santoni, Weston constituent eux une bonne partie du marché haut de gamme.
Double boucle Santoni édition limitée. Photo de Mathieu Lebreton, Daaamn.
Comme vous le savez si vous nous suivez régulièrement, le “souci” des bons souliers c’est que les prix ont souvent tendance à s’envoler assez rapidement. En dessous d’un certain prix il ne faut pas espérer trouver quelque chose qui tienne la route, aussi bien en terme de style que de qualité.
Et il y a les chausseurs qui ont trouvé le positionnement parfait, une belle qualité, un style élégant, et des prix tout à fait raisonnables.
Je me suis donc déplacé jusqu’à la boutique qui sert également de showroom se situant rue de St Lazare pour en apprendre plus sur ce chausseur.
Comment est né 7ème Largeur
A l’origine de Septième Largeur, il y a Markowski. Créée en 2007 dans l’optique d’éviter stress et dépense d’énergie lors de longues séances de shopping, la marque commence par ne vendre ses produits que sur Internet. Cette plateforme permet d’éviter tous les frais de distribution, de structure, etc. avec une répercussion sur le prix final du produit. C’est également très rapide, le rapport du consommateur au produit est tout de suite plus direct et simplifié.
J’ai moi même acheté l’été dernier une paire de saddle shoes que vous avez pu apercevoir dans le dernier look que j’ai publié sur le site. J’en suis très satisfait, la ligne est très élégante et elles sont très agréables à porter. Attention pour choisir ses chaussures sur Internet il faut déjà connaître son pied, sa pointure et enfin savoir ce qui nous va quand on se chausse.
En 2009, Marcos Fernandez Cabezas, déjà à l’origine du lancement de Sebago et responsable de la présence de Doc Martens en France, créateur des marques Bowen et Emling, en charge du renouveau de Paraboot…, fonde Septième Largeur accompagné de son neveu Mathieu Preiss que j’ai rencontré afin de l’interroger plus précisément sur la marque.
Sidney : A partir de quelle initiative a été fondée Septième largeur?
Mathieu: Et bien cela démarre avec une anecdote. Comme beaucoup le savent mon oncle Marcos Fernandez a 40 ans d’expérience dans le monde de la chaussure. C’est un univers dans lequel j’ai baigné toute ma jeunesse et c’est ce qui m’a apporté cette passion. Avec mon oncle qui m’éveillait à ce monde il pouvait difficilement en être autrement.
Pour en revenir à la naissance de la marque, j’avais un jour demandé à mon oncle de faire réaliser pour moi une paire de richelieux (modèle Gédéon) avec une patine bleue.
Le modèle en question
Une fois faite nous l’avons laissée en vitrine quelque temps à l’époque où l’on avait encore Markowski et le showroom. Les clients nous faisaient alors souvent la remarque que le modèle leur plaisait beaucoup, à cause de la patine. C’est à partir de là que l’on a eu l’idée de lancer une marque avec comme base des paires en cuir brut où les clients pourraient à leur envie choisir les couleurs etc..
Sidney: Pourquoi avoir choisi ce positionnement pour la marque ?
Mathieu : Nous faisons des souliers haut de gamme, avec la volonté de garder un prix aussi accessible que possible. On est loin du luxe avec ses prix complètement biaisés et où l’on paye pour un nom, des frais de marketing, et l’entretien de boutiques placées dans des rues prestigieuses. L’idée était de pouvoir proposer à des gens partageant notre passion pour les belles chaussures, des souliers de grande qualité, au style classique et intemporel.
Sidney : Pourquoi le nom Septième Largeur?
Mathieu : Le nom vient du système de mesure du pied qu’utilisent tous les chausseurs de par le monde. C’est un système qui lie épaisseur, largeur et longueur du pied. Cela permet de construire des modèles au chaussant très précis.
Et c’est aussi la largeur de pied de mon oncle.
Sidney : D’où proviennent les cuirs et où sont fabriquées les chaussures?
Mathieu : Les chaussures sont fabriquées pour totalité en Espagne dans notre usine, qui ne produit que pour nous. Les cuirs proviennent des meilleures tanneries françaises sauf le veau-velours qui lui est anglais.
Sidney : Quelle est l’étape la plus longue ou la plus complexe que tu aies rencontrée pour l’élaboration de la marque ?
Mathieu : La création de la marque n’a pas été spécialement compliquée. On a l’avantage dans la famille d’avoir ça dans le sang donc on sait comment ça se passe et où aller. Le plus difficile selon moi c’est la crédibilité.
C’est ce qui prend le plus de temps, le consommateur met plus ou moins longtemps à accorder sa confiance à la marque. C’est là-dessus que repose le succès ou non de l’entreprise en plus de ce que l’on propose. Si le produit est bon, il n’y a pas de raison pour que le consommateur soit déçu, après c’est lui qui fera ou non que la marque réussira ou pas.
Sidney : Quel est ton modèle préféré ? Je sais que c’est une question difficile mais je devais la poser.
Mathieu : Ce serait bien difficile de ne choisir qu’un seul modèle mais à choisir je baserais mon choix non pas sur l’esthétique de la chaussure mais sur la manière qu’elle a de me chausser. Pour ça, le jodhpur (modèle Ernest) est le plus adapté à la forme de mon pied. C’est là-dedans que je me sens le plus à mon aise.
La jodhpur se reconnait aisément grâce à son système de fermeture particulier
Sidney : Quels sont les chausseurs que tu apprécies particulièrement ?
Mathieu : Ils sont beaucoup, et représentent pour certains des modèles. De plus on adore ce qu’ils font. Je peux te citer : Carmina, Crockett&Jones, J.M. Weston, Edward Green et Gaziano&Girling.
(Ces deux derniers font partie de l’offre très haut de gamme, voire luxe – ce qui se fait de mieux – sans pour autant donner dans les mêmes prix exagérés de certaines grandes maisons.)
Sidney : La marque propose un service de patine personnalisée, en accord avec ce qui vous a donné l’idée de lancer 7ème largeur, peux-tu nous en dire plus sur le sujet?
Mathieu : C’est là-dessus que tout est parti puisque c’était l’une des ressources principales de Septième Largeur, on ne pouvait pas raisonnablement faire sans et puis il ne faut pas oublier que c’est ce qui avais plu aux clients qui passaient dans l’ancien showroom.
On a donc choisi de proposer ce service de personnalisation avec l’achat d’une paire spécialement destinée à cet usage.
Elles sont faites en cuir naturel, ce qui permet de ne pas abîmer la peau quand on va réaliser la patine. Dans le cas d’une paire déjà teintée il faut utiliser de l’acétone afin de décolorer la chaussure. Or, cela abîme le cuir et le fragilise. Aussi, pour éviter cet écueil nous ne réalisons les patines qu’à partir de nos modèles en cuir naturel.
Les patines sont réalisées à la main, ce n’est pas faisable autrement, dans notre atelier de la rue St Lazare.
Mathieu en train de réaliser une patine camo sur une paire de Jodhpur
Les chaussures Septième Largeur
Quand on entre dans la boutique on est tout de suite mis dans le bain. Tous les modèles sont exposés à portée des yeux et des mains. C’est un véritable plaisir pour tout amateur. D’autant plus que l’équipe présente se fera un plaisir de vous expliquer ce qu’il faut savoir sur les souliers, vous êtes assurément bien conseillé et accompagné dans votre choix.
Septième Largeur propose une offre très large de souliers : des bottes d’hiver en veau grainé et semelle en gomme jusqu’aux mocassins en veau velours pour l’été.
Notez 5 versions du mocassin : du style italien (élancé, fin, racé et lac pincé), au plus anglais (bout rond, couture du lac épaisse).
Mocassin élancé, d’un style plutôt italien. Les lacs sont pincés main
Des mocassins en forme de slippers, très épurés et très racés.
Mocassin d’un style anglais, très décontractés.
Des bottines Jodhpur, Chelsea et une très surprenante triple boucle (modèle TOBAR) à découpe balmoral, création exclusive de Septième Largeur. Un de mes modèles préférés, je dois l’avouer.
Chealsea Boots
Les fameuses triple boucles
Parmi les richelieux, plusieurs formes et patronages se distinguent. Des « one cut », des saddles, des découpes balmoral, des richelieu à plastrons, d’autres à bout droit ou encore à bout golf.
Richelieu à plastron
Richelieu one cut
Saddle shoe
On remarque également parmi les derby des différences de formes et de patronages. Les derby double boucles avec une découpe balmoral ou non, forme « fine » ou plus « ronde » au bout. Des derby à perforations dans la plus pure tradition anglaise, des derby demi-chasse. Mon autre coup de cœur est un derby en cousu norvégien à bout golf garni de perforations dit « wingtip ».
Derby demi-chasse
Des derby habillées que j’apprécie beaucoup pour leur simplicité. Elles me rappellent un peu l’idée des Arca de Pierre Corthay
La marque propose également une collection de souliers en cordovan (cuir de cheval) extrêmement bien pricée. Le site Bonne Gueule a publié un article assez complet sur le sujet. Des modèles à patiner sont également disponible dans cette peausserie.
Paire de chukka en cordovan
Pour la confection, on notera : des lisses rondes, des cambrions en relief du meilleur effet, un chevillage bois unique en son genre et aussi une semelle montée en cousu goodyear sous gravure ce qui ravira les puristes du genre.
Ce sont des détails introuvables chez les autres maisons proposant leurs produits au même prix que Septième Largeur.
A noter que depuis Septembre 2012, Marcos Fernandez Cabezas a revendu Markowski pour se consacrer uniquement à Septième Largeur, de la création des nouveaux modèles jusqu’au contrôle qualité et au développement de la marque. Un nouvel écrin vient même de s’ouvrir à Singapour, en plus des deux boutiques parisiennes !
Le cuir
Concernant la paire que je possède moi même, le cuir est bien régulier. Les pores sont resserrés, le grain est fin (on est sur du box calf). Les plis sont assez marqués mais c’est quelque chose que l’on ne peut pas prévoir ou bien difficilement.
L’excellent blog The Shoe-snob tenue par Justin Fitzpatrick l’explique très bien.
Pour le reste la ligne de la chaussure est parfaitement adéquate à la forme de mon pied. J’avais pris un chaussant forme 206 sans trop savoir ce que c’était à l’époque. Coup de poker réussi pour ma part. Un léger temps pour les faire m’a été nécessaire. J’ai notamment dû chauffer le contrefort (suivant le conseil de Victor, qui travaille pour le chausseur) afin qu’il prenne bien la forme de mon pied.
Les chaussure ont déjà pris un peu d’eau de pluie mais n’en nous finalement pas souffert. C’est du solide et ça tiendra longtemps si vous en prenez soin comme il faut 😉
Fini pour aujourd’hui !
Voilà je vous ai dit tout ce que j’avais à vous dire sur Septième Largeur. Nous ne manquerons pas d’y revenir très bientôt, mais cette fois là, ce sera Jérémy qui vous en parlera 😉
J’ajouterai juste que Septième Largeur constitue pour moi, mon premier choix pour se chausser à petit budget.
Nous sommes curieux de savoir quel est votre avis sur la question ! Faites nous en part dans les commentaires 🙂
Sidney, calcéophile
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fandesoulier
March 12, 2014 at 7:03 pmMalheureusement comme beaucoup ils ne font plus les petites tailles 5 ou 5,5 ou si ils le font il s’agit de modèles classiques.
Sidney
March 13, 2014 at 10:00 pmC’est vrai il est toujours bien difficile de trouver chaussure à son pied si ceux ci sont très fins ou alors très forts.
Pour ça j’irais en boutique pour demander si ils ne peuvent pas spécialement commander à leur usine une paire de ce chaussant. On ne perd rien à essayer ! Et la dernière alternative reste la mesure (petite ou grande mesure) qui n’est pas la plus accessible malheureusement.
Rob
December 24, 2014 at 10:15 amInterview sympa.
Note : la marque Loading n’existe pas.
Jeremy Kohlmann
December 24, 2014 at 10:43 amFaute de frappe sûrement Rob 🙂 Il s’agit de Loding. Merci pour ton retour.
jean- pierre
January 02, 2015 at 2:35 pmenvoie moi le catalogues des vos chaussures et leurs prix.
merci.
Jeremy Kohlmann
January 02, 2015 at 9:12 pmjean- pierre, nous ne sommes pas les créateurs de Septieme Largeur, nous sommes seulement un magazine qui en parle, vous devriez les contacter directement via leur site web.
weex
December 06, 2016 at 2:50 pmHeu, très belles les bottines violettes ? Elles sont ou ? A combien ? C’est une base de Jodpurr ??
Merci
weex
Jeremy Kohlmann
December 08, 2016 at 6:46 amHello Weex,
Les produits Septième Largeur sont souvent des pièces patinées pour les clients.
tu peux directement voir avec eux pour faire les mêmes 🙂
Gonissa daniel
March 21, 2017 at 1:42 amJ’adore les coupes de vos souliers sauf quil n’y a pas de prix .la boot triple boucles Balmoral me tient à coeur. J’aimerais connaître le prix s’il vous plaît !
Cordialement,
Jeremy Kohlmann
March 25, 2017 at 7:41 amBonjour 🙂 Nous n’en vendons pas, je ne suis qu’un blogueur qui les raconte 🙂
Vous pouvez les retrouver sur le site de Septieme Largeur !