Le premier échange que nous avons eu avec la marque Hèdus s’est effectué au salon du Tranoï – qui fait se rencontrer designers et professionnels de la mode – l’année dernière. Aujourd’hui, charmés par le travail et le vestiaire proposés par cette jeune marque, nous vous en offrons une brève présentation, une revue en détails de ses quelques pièces phares, et un test produit. Attention les yeux !
À l’origine du projet
L’entreprise a été fondée par Carol et Georges en 2010, amis depuis plus de vingt ans. Les deux comparses ont passé une bonne partie de leur enfance ensemble. Si Carol a suivi une formation spécialisée en finance, Georges s’est quant à lui formé à la stratégie des entreprises. En somme, rien ne les destinait à créer Hèdus. Pour autant, Carol et Georges avait depuis longtemps l’envie de collaborer sur un projet commun. Bien heureusement, le timing fut parfait il y a quatre ans : professionnellement, tous deux avaient à la fois l’envie et le temps de s’atteler à un tel projet.
Le but était de créer une marque correspondant à leurs goûts, à leur style de vie, et de proposer une collection de pièces basiques, de bonne qualité, avec des détails originaux.
À gauche, Georges, à droite, Carol. Crédit photo : Les connards en Ray-Ban.
Georges s’occupe de la partie marketing et communication de l’entreprise, alors que Carol s’occupe plutôt de la partie “création” de la griffe. Il dessine les modèles, les retravaille suivant les commentaires de Georges et propose ainsi, année après année, de nouvelles pièces. Le but est de proposer des vêtements qu’eux-mêmes pourraient porter au quotidien.
Un peu d’étymologie
La philosophie d’Hèdus est très importante, elle est le point central du travail créatif ainsi que de l’image qu’ont voulu créer et transmettre Georges et Carol. En grec ancien, hèdus signifie doux, agréable. En français il a notamment donné le mot hédonisme. Hèdus, c’est donc avant tout la recherche du plaisir. Pour les deux fondateurs, Hèdus vise à créer des vêtements simples, urbains, élégants, mais emprunts d’une touche de désinvolture et de spontanéité. Tout est dans cette touche d’originalité qui façonne l’esprit de la marque. Les finitions sont soignées, et les matières et la confection particulièrement qualitatives, pour des prix tout à fait intéressants. Aussi, dans un souci de pureté du vêtement, de la pièce, aucun logo n’est présent. Enfin, les collections proposées sont par ailleurs très inspirées de la mode féminine, jugée bien plus audacieuse que la mode masculine.
Pour ma part, j’ai apprécié discuter, échanger avec Georges et Carol autour des principes de multiculturalité, d’échanges, qui sont concrètement retranscrits à travers le vestiaire de la marque : vestiaire sportwear chic, habillé, décontracté, au croisement de plusieurs mondes et cultures différents.
La dernière boutique éphémère de la marque qui a eu lieu du mardi 29 avril au dimanche 4 mai.
Les matières
Pour avoir visité la boutique et avoir touché à peu près toutes les pièces, les matières utilisées sont extrêmement douces. À dire vrai, c’est le point qui m’a le plus agréablement surpris : les mailles, les chemises, mais aussi les chinos sont incroyablement doux au toucher. C’est un point très important pour Carol, point qui peut parfois décider de la création d’une pièce, ou bien de son abandon. Notons que le fil est italien et le coton français ou égyptien. La production se fait avant tout en Europe de l’est – Bulgarie, Roumanie – ainsi qu’en Afrique du nord. Le but, ici, est de proposer un rapport qualité/prix le plus juste possible.
Quelques pièces
Le cardigan rétro
Cardigan rétro en coton Giza (coton égyptien).
Très doux et de qualité exceptionnelle, le tissu de ce cardigan possède une fluidité et un toucher bien supérieurs à l’offre de prêt-à-porter mainstream. On note que les poches contrastantes, les épaules et les lignes verticales structurent la pièce et la rendent plus intéressante à manier qu’un cardigan classique. Le col rabattu, très léger, donne un côté sportswear à l’ensemble. La coupe est ajustée. Une pièce qui sort de l’offre habituelle, pour un prix juste de 160 euros.
Le sweat Iroquois
Le fameux sweat Iroquois, rien à voir avec la coupe de cheveux du modèle.
Ce sweat, en molleton de coton fabriqué en France, possède lui aussi plusieurs empiècements. Réalisé avec l’envers du tissu, ce travail d’empiècement est l’un des traits caractéristiques de la marque. C’est une pièce casual, beaucoup moins ennuyeuse que les nombreux sweats gris – et parfois informes – qui ont investi le marché ces derniers mois. On note l’encolure de style officier, et la bande verticale incrustée sur le devant.
Le chino tampa
Chino tampa, estival, doux, à la coupe carotte. Un doudou.
Je me rappelle parfaitement de ma première et vive impression au toucher de ce chino : c’était comme toucher du velours. On s’en ferait un doudou. On note également la coupe carotte – ample au cuisses et plus resserrée aux chevilles – que je trouve particulièrement intéressante en période estivale. C’est une coupe que l’on ne trouve pas dans toute les gammes de prêt-à-porter, notamment à ce prix : 135 euros. Très sincèrement, quitte à investir dans ce type de pièce, et si la coupe vous convient, jetez vous dessus (et faites-vous en un doudou !).
Le test du pull hédus
J’ai choisi un pull basique – 90% coton, 10% cachemire – mais qui comporte un détail intéressant : des épaules contrastantes. Personnellement, je pense que le travail le plus abouti, le plus recherché, le plus intéressant d’Hèdus se concentre autour de la maille. Entre le travail d’empiècements, le jeu des matières et des styles, et la justesse des coupes, il y a dans cette partie de la collection des pièces qui sortent réellement du lot. De fait, c’est ce type de pièce que je voulais présenter. En premier lieu, donc, je vous propose de disséquer le pull en quelques points, puis de vous le montrer intégré à plusieurs tenues, plus ou moins basiques.
L’empiècement des épaules couvre la totalité du dos. Il permet notamment de faire converger les très nombreux regards vers le haut du buste.
Premier point : la ligne d’épaule, impeccable. Le raccord entre l’empiècement et le pull est tout à fait excellent et propre. La partie avant du col est surpiquée, ce qui lui confère plus de tenue, et permet notamment de marier le pull à une chemise de manière plutôt réussie.
Mon doigt. Et L’envers du bord côte.
Les bords côtes sont particulièrement soignés. Aucun fil ne dépasse, c’est un premier gage de qualité. La confection est ultra propre. Honnêtement, il est assez rare que ce type de finition ne comporte pas un ou deux fil qui dépasse, ou qui ne soit irrégulier, ou qui veuille se battre ou que sais-je encore.
Ici, l’emmanchure en détails (pull côté envers).
L’emmanchure correspond à la partie qui se trouve sous l’aisselle. C’est une partie technique du vêtement, qui peut notamment fausser le cintrage de la pièce, ou sa tenue générale. Il est donc impératif que la confection apparaisse soignée et sans défaut. Ici, toujours pas de fil qui ne dépasse, et les lignes se croisent au même point. Cela peut paraître ordinaire, mais je vous assure que ce n’est pas le cas de tous les pulls. Encore une fois, un très bon gage de qualité.
Mon pull, mes jeans, mes chaussures
The man without a head. La tenue facile par excellence.
Chemise Uniqlo
Pull Hédus
Jean brut Tellason
Chaussures Black Dandy modèle Rastignac
C’est la tenue la plus classique et la plus facile à créer. Je porte le pull avec une chemise Oxford Uniqlo, que j’ai déjà recommandée pour les petits budgets. J’aurais également pu présenter le pull sans chemise, et donc sans col : c’est d’ailleurs une solution que j’adopte de temps à autre. Pour le bas, un jean brut de bonne qualité, en toile selvedge. C’est un basique que vous connaissez déjà. Aucune difficulté à intégrer ce pull dans une tenue simple.
“Atteeeeends chui pas prêt !”
Le jean gris et les épaulières forment un rappel : c’est magique ! Les chaussures cassent un peu le tout et apportent un peu de feu à l’ensemble.
Jean gris Renhsen
Je dois vous avouer avoir subi une légère averse avec ce pull (normal pour un mois de mai…). J’ai du frôler les murs de la capitale. La bonne surprise : le cachemire (10% de la composition totale) est déperlant, ce qui signifie que l’eau forme des gouttelettes au contact du vêtement.Certes, on évite de prendre sa douche lorsqu’on le porte, mais on peut néanmoins prendre quelques gouttes sans que le pull ne devienne une véritable serpillière.
Un look BCBG (Bien Coupé Bien Gaulé) assumé.
Chemise Uniqlo
Pull Hèdus
Jean Renhsen
Sneakers Lanvin
Je dois avouer que c’est le look que je trouve le plus réussi. Il est décontracté, simple, sans prise de risque et en même temps peu ordinaire.
Le cintrage du pull est optimal : il met mon corps en valeur, sans me boudiner ou me serrer de manière “vulgaire”. Après lavage à la main et à l’eau froide, le pull a repris sa forme d’origine. Il n’y a aucune malfaçon à signaler, j’en suis très content. Il me permet de créer des tenues basiques, quotidiennes mais bien plus jolies que 90% des tenues que je croise au quotidien. Un vrai coup de cœur pour ma part.
Pour conclure, je dirais avoir été agréablement surpris par la marque, les vêtements et surtout par les matières utilisées, réellement intéressantes. Je vous invite pour l’occasion à rencontrer Georges et Carol qui seront heureux de vous accueillir ce week-end dans leur boutique éphémère : le vendredi 23 mai de 15h à 21h, le samedi 24 de 11h à 20h, et le dimanche 25 de 11h à 19h, au 17 rue Saintonge, Paris 3ème (métro Filles Du Calvaire) à l’Atelier Pimpant. Si vous souhaitez toucher, essayer, ou vous laisser tenter par un de leur produit, c’est le moment d’en profiter ! Je souhaiterais enfin remercier Georges et Carol pour leur disponibilité.
En commentaire, posez les questions que vous souhaitez autour de l’article.
Adrien, hédoniste au masculin.
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Yass'
May 22, 2014 at 5:38 pmDécidément il est partout ce Adrien ! Belle tenue avec le pull + jean gris + les Rasti.
J’aime beaucoup la collection sinon !
Adrien
May 22, 2014 at 5:51 pmMerci ! 😉
J’aime aussi beaucoup !
hanovre
August 04, 2014 at 2:57 amBonjour,
Avez-vous testé ou connaissance de retours sur le pantalon “brisbane” ?
Bien à vous.
hanovre
August 04, 2014 at 2:59 amLe lien pour vous aidez : http://www.hedus-philosophy.com/fr/pantalons/165-pantalon-brisbane-gris.html
Adrien
August 04, 2014 at 1:00 pmBonjour Hanovre,
Je n’ai pas de retour particulier sur ce pantalon.
Cependant, sachez que Bonne gueule a testé un jean et un chino notamment :
http://www.bonnegueule.fr/test-hedus-une-certaine-philosophie-de-la-mode-masculine/
De manière générale, les commentaires sont positifs sur le web. Il faut donc surtout veiller à prendre la bonne coupe et la bonne taille 🙂
N’hésitez pas à me faire un retour si vous l’acquérez !
Adrien