Les 12, 13 et 14 décembre derniers se tenait le Menswear Corner, 12 passage Choiseul à Paris, auquel nous assistions pour la seconde fois – la première édition s’était tenue en juin. Ce fut un réel plaisir, pour nous, de découvrir ou de redécouvrir des marques peu connues du grand public et à l’avenir prometteur. Nous avons choisi de vous présenter quelques marques parmi d’autres – une quinzaine au total.

Le petit noeud

Les nouvelles marques d’accessoires fleurissent un peu partout depuis quelques temps, et on a parfois du mal à faire correctement le tri. Pour notre part, nous avons beaucoup apprécié la marque le petit noeud qui propose de revisiter l’accessoire fétiche de Jérémy. Vaste programme ! (Note : on me souffle à l’oreille que Jérémy n’a toujours pas appris à nouer correctement un nœud papillon.)

le petit noeud stand

Le tout est confectionné à la main à Orléans, dans un petit atelier. La qualité est au rendez-vous : le but n’est pas tellement de proposer un produit accessible aux plus petits portefeuilles – qui eux pourront se diriger vers des friperies – mais plutôt de proposer un luxe “accessible”. Les tarifs se situent entre 50 et 70 euros, mais le petit nœud propose également un service sur-mesure pour vos événements, où des demandes particulières pourront être satisfaites.

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Côté confection, deux machines sont principalement utilisées : une machine à coudre et une surfileuse.

La « Juki », est une machine à coudre sur table provenant du Japon. Cette machine permet de réaliser des points de couture très serrés : 7 à 8 points par cm – pour rappel, les chemise haut-de-gamme sont confectionnées en 7 points par centimètre. atelier le petit noeudCe point technique n’est pas anodin : les nœuds papillon, noués et dénoués à de nombreuses reprises, doivent garder leur forme et faire preuve de solidité. Enfin, il est très important que la machine soit précise, pour que les nœuds soient réguliers et symétriques.

Comme Jérémy n’a toujours pas communiqué la liste de ses résolutions pour 2015, je me propose de lui donner un petit coup de pouce : pourquoi ne pas apprendre à nouer un nœud papillon dans les règles pour la nouvelle année ?

Rien de bien difficile apparemment !

Un peu de tenue

Derrière cette marque, un jeune créateur de maroquinerie que j’avais déjà rencontré en juin et dont l’imagination débordante promet de belles réussites ! Le credo principal de ce gentleman : la qualité et la simplicité vont de pair. Le but de cette ligne de sac pour hommes est d’adapter la forme à la fonction, tout en allant à l’essentiel. Les produits proposés sont destinés à durer des années et à se patiner de la plus belle des manières au fil du temps.

un peu de tenue

Pochette Léon – autrement appelé baise-en-ville – en cuir de taurillon tanné en France. Doux au toucher et plus résistant que du veau. 499 euros.

Les cuirs sélectionnés sont français. Pour tout vous dire, le créateur collabore notamment avec la tannerie Degermann, qu’il a joint après avoir lu notre reportage. De fait, on peut vous le dire en connaissance de cause : c’est du solide, et le cuir est utilisé par les plus grandes marques de maroquinerie françaises.

rémi un peu de tenue

Trousse de toilette Rémi. Le cuir du strap est en veau gras et lisse – il provient de la tannerie Degermann – et il permet de raviver le coupant de sa lame (on a testé en live, c’est assez sympathique). 169 euros – toile et cuir.

Le sourcing entier de la gamme est très soigné, chaque cuir correspondant à une fonction et à une esthétique particulière. La confection est également réalisée en France, dans un petit atelier employant quelques artisans spécialisés. Autant vous dire que nous avons été très séduits par l’offre, malgré le prix qui pourra en rebuter certains – tout en sachant que chaque produit est conçu et pensé pour durer bien des années, et qu’il est confectionné dans des quantités très limitées (une cinquantaine).

 un peu de tenue punching bag

Mon coup de coeur pour ce “punching bag” encore à l’état de prototype qui permettra de partir avec ses affaires de gym tout en gardant style et virilité. Le fond du sac, également très solide, provient de la tannerie Carriat.

FitzPatrick, the shoe snob

C’est un nouveau venu du salon qui se déplace rarement en dehors de Londres, et ce fut donc une grande opportunité pour nous de le rencontrer. Justin Fitzpatrick, dont nous vous avions parlé il y a quelques semaines dans l’article des cinq chausseurs à suivre pour la rentrée, propose des paires de souliers moyen/haut de gamme. Comme nous l’exposerons plus tard, Justin se différencie du reste de la concurrence grâce à ses “twists” très réussis.

Son parcours

Justin a grandi à Seattle, dans l’état de Washington, aux États-Unis. Jeune, les chaussures sont déjà d’une importance primordiale à ses yeux : pour être dans les groupes les plus cools, pour appartenir à certaines communautés, il faut porter certains types de chaussures, celles qui sont admises par la communauté.

Après avoir étudié l’entrepreneuriat à l’université de Washington, Justin travaille durant deux ans dans le meilleur magasin de chaussures de Seattle : Nordstrom. Il décide alors de tout apprendre du domaine de la chaussure : que ce soit en terme de design ou en terme de business. L’idée est alors d’accumuler ce savoir sur cinq ans et ainsi de devenir une réelle autorité de ce domaine si particulier.

En octobre 2008, c’est grâce à un contact de la boutique que Justin saisit l’opportunité de se déplacer jusqu’à Florence en Italie. À 24 ans, Justin vide son compte en banque et décide de s’y installer – sans connaitre un seul mot d’italien. À Florence, Justin réalise son apprentissage auprès de Stefano Bemer, grand bottier italien aujourd’hui disparu.

Justin fitzpatrick

En Italie, durant cette petite année, Justin apprend la confection de la chaussure à la main, la mesure, la réparation et l’art du glaçage : autant de techniques et de compétences qui lui seront très utiles par la suite. Ayant dépensé toutes ses économies, Justin se retrouve alors à faire des allers-retours entre Seattle et Florence pour reconstituer ses économies – tout en continuant à nouer des contacts dans l’industrie de la chaussure et à voir sa future femme. C’est également durant cette année de coupure que Justin a commencé son blog, dont nous vous avons déjà parlé, the shoe snob.

En 2010, toujours à la recherche de connaissances et de compétences, Justin contacte alors la marque Gaziano Et Girling. Leur collaboration ne peut durer très longtemps, Justin n’étant pas payé et ses économies continuant à fondre comme neige au soleil.

Enfin, Justin saisit une nouvelle opportunité, puisqu’il entre comme ouvrier spécialisé en entretien et glaçage – compétences acquises à Florence – à Gieves&Hawkes au numéro 1 Savile Row. Cette entrée dans l’industrie de la chaussure lui permet notamment de nouer des contacts importants pour sa future collection, et lui permet également de vivre de sa passion.

justin fitzpatrick  portrait adrien lourie

À cette époque, Justin vit à Brighton, à deux heures de transport de Londres, et il profite de tout ce temps “libre” pour créer les designs de sa propre future collection, créant ainsi le début de son propre portfolio – son but principal étant de créer la chaussure aux proportions parfaites. Une fois ces designs terminés, Tony Gaziano prit Justin sous son aile afin de l’aider à constituer sa première collection.

Dernière étape : Justin a pu trouver l’usine qui pourrait fabriquer ses modèles. Après un an et demi à travailler sa collection et après avoir convaincu Gieves & Hawkes de vendre ses chaussures dans la boutique, Justin a lancé sa première collection, en mars 2013. Il aura fallu 7 ans entre la décision d’entrer dans le monde de la chaussure pour créer sa propre ligne et le résultat final, que nous pouvons admirer aujourd’hui.

Les chaussures Fitzpatrick

Les chaussures sont confectionnées en Espagne, et les cuirs sont anglais. Les modèles constituent pour nous un mix de  grandes tendances européennes : on peut ainsi trouver le classicisme anglais, assez basique (que l’on retrouve chez bien d’autres chausseurs) mais finalement très réussi.

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Modèle Magnolia, 320 livres.

On trouve également un côté “avant garde”, “classique with a twist” dans l’utilisation des matières ou dans quelques designs vraiment particuliers. Nous pensons notamment à cette Balmoral en cuir et denim, qui se porte aussi bien avec un jean qu’avec un pantalon habillé. C’est relativement nouveau, c’est bon marché au regard de la qualité, et c’est extrêmement intéressant en terme de style.

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Modèle Wedgood, 360 livres.

En clair, nous espérons que ce jeune créateur continuera de partager son amour des belles chaussures, et qu’il continuera également de nous proposer de si beaux produits que bien des gentlemen sont désormais capables de s’offrir.

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Modèle Stefano, 320 livres.

Jérémy et moi tenions à remercier l’équipe du menswear corner : organisations, créateurs, et blogueurs que nous avons pu rencontrer et avec lesquels nous avons pu échanger durant cette soirée. Longue vie à ce salon !

Adrien

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