Cher Marcel, tu lis le site depuis plusieurs mois maintenant et tu t’es rendu compte, depuis que la température avait augmenté et que le beau temps était revenu, qu’il était plus difficile de s’habiller en été qu’en hiver. Sacré paradoxe ! Comment s’habiller lorsque l’on ne peut avoir recours au “layering” (superposition de vêtements), aux chaussures en cuir ou aux jolis pantalons de flanelle ? Vous n’aurez à votre disposition que quelques “armes”, qu’il faudra utiliser de la manière la plus efficace possible : tee-shirts, chinos, accessoires … et chaussures d’été ! Aujourd’hui, on vous parle de Faguo, une jeune marque dynamique que nous allons vous présenter. En bonus : un test produit, et quelques looks cools pour l’été. Allé, chauffe Marcel !
L’été est en fait une excellente période pour tester de nouvelles pièces qui sortent un peu des basiques sans se ruiner. C’est la saison des tee shirts, des pantalons et des chaussures qui doivent sortir un peu de l’ordinaire pour que votre apparence, votre style ne deviennent pas ennuyeux. Pour moi, c’est une saison parfaite pour commencer à tâter de la pièce un peu forte, ou intermédiaire. Dans ces cas là, on se dirige facilement et rapidement vers des petits créateurs qui proposent des produits originaux ou uniques (c’est ce qu’on a vu avec Chris Von Martial). On peut également se tourner vers des marques grand public qui proposent des produits d’entrée de gamme intéressants, et qui permettront de satisfaire sa curiosité à moindre coût. On l’a vu avec le test de Bexley par David, et c’est encore le cas de la marque dont il est question aujourd’hui, puisque Faguo propose des chaussures et des accessoires très accessibles en termes de tarifs, et plutôt intéressants en termes de design.
Faguo : une marque, par deux fondateurs, pour trois éthiques
La marque Faguo a été créée par deux amis de 22 ans : Nicolas Rohr et Frédéric Mugnier. En 2008, revenant d’un voyage en Chine – dans le cadre d’un échange universitaire de sept mois (merci Erasmus) – les deux compères, piqués par l’envie d’aventure et entrepreneuriat, souhaitent créer leur marque de chaussures. Leur objectif est double : proposer des paires de chaussures citadines, confortables et esthétiques, et le réaliser de la manière la plus responsable qui soit.
Les premières ventes de chaussures, au début de l’aventure en 2009, étaient annoncées via la page facebook de la marque, et se déroulaient dans les appartements de leurs amis. Encore étudiants et jonglant entre entrepreneuriat et vie universitaire, ils réalisent néanmoins un exploit : le stock de 5000 paires prévu u pour 6 mois s’écoule en seulement deux semaines. Aujourd’hui, Faguo compte 180 points de vente en France et à l’étranger. On note trois grands piliers fondamentaux : des chaussures “tendance” et abordables, une fidélisation très forte de la clientèle, notamment grâce à la page facebook de la marque, et une croissance basée sur le développement durable.
Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités
Faguo se veut vecteur social de changement. Pour l’entreprise, le but est avant tout de réduire son emprunte écologique et de relever, à son échelle, le défi écologique. Ainsi, pour chaque paire de chaussures ou accessoire acheté, un arbre est planté en France ou en Belgique. La signature de la marque va dans ce sens : c’est un petit bouton en noix de coco cousu sur chaque chaussure, sac, chemise de la marque. Les premières plantations d’arbres ont vu le jour en juin 2010 à Ribeaucourt (Somme) puis à Fervaques (Calvados). À l’heure où j’écris cet article (tard dans la nuit ou très tôt le matin), Faguo assure avoir planté 269 634 arbres.
En plus de ces plantations, l’entreprise travaille les moindres détails pour produire un bilan carbone le plus bas possible. Ainsi, toutes les boîtes à chaussures sont réalisées à partir de carton recyclé (et sont convertibles en nichoir à oiseaux), la moitié de la production des chaussures a lieu à proximité du port de fret, et la production est acheminée depuis la Chine par bateaux vers la France, puis par canaux.
Résultat, le bilan carbone d’une paire de baskets s’élève à 8,81 kg équivalent CO2.
Par ailleurs, la gestion des stocks et l’envoi des chaussures est géré par un ESAT, un établissement médico-social de travail réservé aux personnes porteuses de handicaps.
Une production chinoise assumée
La marque assume faire confectionner toute sa production en Chine (depuis 2009) et au Vietnam (depuis cette année) – Faguo est un mot chinois signifiant « France » ou littéralement « Pays des lois et des manières ». La marque souhaite proposer un produit d’entrée de gamme tout en gardant son éthique sociale intacte. Faguo s’assure notamment que les ouvriers des usines avec lesquelles elle travaille sont bien traités (respect du droit du travail) et que leurs produits soient de qualité standard et répondent strictement au critères édictés par le cahier des charges.
Test de la paire “oak” géométrique
Le modèle “oak” (chêne en anglais) est le premier à avoir été dessiné et commercialisé par la marque. C’est donc une paire emblématique, entièrement en toile de coton. C’est exactement ce type de chaussures que je cherchais : un motif plutôt fun, simple à assortir, un design sobre et efficace. Pour en revenir à ce que j’expliquais en introduction, je cherchais une paire un peu “hors des basiques”, plutôt originale, pour un prix juste : 50 à 60 euros en période ordinaire, moins de 30 euros en période de soldes. J’ai reçu la paire dans la boîte avec deux boutons en noix de coco en extra (et l’assurance qu’un arbre avait été planté en mon honneur).
Ma paire de Oak géométrique, avec un cargo H&M retroussé. Parfait pour la saison. Le design est fin, léger, réussi.
La semelle est collée et non cousue (pour du cousu, on s’orientera vers les desert boots par exemple), et c’est logique pour le prix. On est sur un même ordre de prix que pour du Zara en été, mais pour un design bien plus sympa et des garanties écolo et développement durable bien plus fortes.
Les chaussures sont livrées avec semelle (pratiques et simples à laver après une journée de port) et la première sensation qui m’envahit lorsque je les enfile, c’est une sensation de confort. J’ai l’impression de porter des chaussons, et c’est bien plus agréable que mes espadrilles.
Un problème s’est cependant rapidement posé quant au port de chaussettes. Certes, il est tout à fait possible de porter les Faguo pieds nus, mais ce n’est pas ce que je préfère. Mes chaussettes invisibles (noires), quant à elles, restaient trop voyantes, et peu jolies. En traînant sur un forum de passionnés de chaussures (de pied en cap pour ne pas le citer), j’ai appris que d’autres avaient le même problème que moi avec leurs paires de mocassins. La solution : les chaussettes de ballerines. L’eshop Mes chaussettes rouges propose par ailleurs ce type de chaussettes aux amateurs. Les machines à laver que j’utilise ont la fâcheuse habitude de voler mes chaussettes, je n’étais pas prêt à mettre 27 euros pour trois paires (aussi cools soient-elles). Je me suis rendu au H&M des halles et j’ai trouvé un lot de trois paires de chaussettes de ballerines pour 5e50.
Bim, c’est qui l’papa ? Vive la danse !
C’est l’été, et je porte donc mes Faguo avec les différents chinos de ma garde-robe. Dockers, H&M, Cavalier Bleu, COS, tous y passent ! Mon plaisir, c’est de les essayer avec ces pantalons de saison et de m’apercevoir qu’aucun faux pas n’est possible. À la rigueur, on pourra aussi les porter avec un jean brut ou gris (rappel : le jean est un pantalon de mi-saison).
Une tenue estivale très simple, mais pas ennuyeuse : la chemise blanche et le chino bleu sont chics, les tennis donnent un côté sportwear/décontracté.
Chemise Zara
Chino Cavalier Bleu
Sneakers Faguo
J’ai commencé par un assemblage plutôt chic, que je pourrais porter au bureau, au quotidien, ou lors d’une soirée entre amis. L’ensemble est léger, très facile à porter, efficace. Je n’aime pas du tout les rappels flagrants entre chaussures et tee shirts/chemises, mais le blanc cassé et le motif évitent ce type d’erreur. En haut, j’aurais aussi pu utiliser une chemise bleue, en oxford par exemple.
Pour une tenue comme celle ci, des sneakers grises ou blanches unies auraient été suffisantes, mais ennuyeuses.
On change un peu d’atmosphère pour quelque chose de plus simple encore. À porter pour se balader dans les parcs en après-midi ou pour aller à la plage. C’est une tenue plus décontractée, qui mise sur des couleurs plus douces.
Posey, au calme.
Tee shirt Benjamin Jezequel
Chino COS
Sneakers Faguo
En été, je retrousse mon pantalon assez haut sur la jambe. Je préfère d’ailleurs porter un pantalon retroussé plutôt qu’un simple short, mais c’est une question de goût. J’aurais pu ajouter quelques accessoires : des bracelets un peu fouillis, à l’italienne, par exemple, auraient très bien fait l’affaire. Pour autant, j’aime beaucoup le côté épuré de cette tenue. J’avais envie de sobriété.
Préférez des coupes bien fittées au bas du patalon (coupe semi slim ou droite ajustée), qui n’engloutiront pas vos chaussures, qui les laisseront plutôt “respirer”, et qui dessineront de belles gambettes. (FUMER C’EST PAS BIEN).
Ce que j’aime particulièrement dans ces chaussures, c’est qu’elles ne “marquent” pas la tenue. Elles sont assez polyvalentes pour être portées avec tous types de chinos (chics ou très détendus), et elles ne “s’effacent” pas derrière les autres pièces. Elles portent un motif intéressant mais pas polarisant. Elles aident à la construction de la tenue simple sans jamais la déséquilibrer.
Coté entretien, c’est assez simple : si des tâches de poussière ou de terre apparaissent, humidifiez-les puis passez du savon de marseille à la brosse. Si les tâches ne partent pas (ça m’est arrivé après une soirée arrosée), lavez les à la machine (30 degrés, dans une taie d’oreiller), et laissez les sécher à l’air libre (mais pas au soleil). Attention, à la longue, le tissu peut s’abîmer et la colle s’enlever si vous répétez l’opération.
Pour ma part, je suis tout à fait satisfait de cette paire. En été, elle constitue ma paire principale, et elle me permet de vadrouiller un peu partout, en ville ou en vacances, sans avoir les mêmes converses/espadrilles que tout le monde. Elles ne dureront pas des années et des années, mais ce n’est pas l’objectif. Elles auront fait leur job après deux étés de port intensif. Il faut s’habituer, par petites touches à ajouter des pièces “mode”, “tendance”, des pièces aux prix accessibles et qui vous permettront de franchir des étapes dans votre style sans liquider votre PEL.
Je recommande vraiment les sneakers en toile, c’est un gain de confort assez fou quand on y est pas habitué. Je souhaite également une longue vie à Faguo, et je les remercie pour leur patience et leur réactivité. Quant à nous, on se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau test !
Adrien, Faguo au pieds.
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