On les attend toujours avec impatience ! On est souvent surpris, parfois déçu. Les fashion week sont à chaque fois très riches en source d’inspiration et d’idées. Les silhouettes ne sont certainement pas toutes reproductibles un fois dans la rue mais des idées pris séparément peuvent aboutir à l’élaboration d’une tenue de tout les jours.
J’étais impatient de voir ce que la semaine parisienne nous réservais après avoir vu les défilés de Milan et Londres.
Top 5 :
Numéro 1 : Balmain
C’est
très simple.
J’ai envie de tout porter. Je crois que tout est dit. Inspiration japonaise et militaire à la fois, juste parfait.
Olivier Rousteing maintenant directeur artistique depuis 2 ans alors qu’il n’a que 26 ans continue le travail de Christophe Decarnin qui avait relancé la maison en 2006 après sa perte de vitesse. Le style est puissant, jeune, explosif, masculin voir viril.
Cette collection est un régal pour les yeux.
Inspiration militaire oblige on retrouve énormément de structure dans les vestes aux coupes près du corps, courte. Dont la simplicité côtoie la complexité lorsque l’on prend les vestes brodées.
Le blousons en maille crème est à ce propos une pure merveille !
L’emploie de la saharienne vêtement militaire de couleur beige, démocratisé par Yves Saint Laurent, se voit appliquer un imprimé camo qui la replonge dans sa première vie. Ça lui va comme un gant. Elle est aussi en kaki mais le camo nous a dans la peau depuis trop longtemps 😉
Le blouson en maille est à droite 😀
On notera également les imprimés bestiaux, léopard et zèbre. On retrouve le premier sur un perfecto qui n’aura jamais aussi bien porté son nom, tout simplement parfait. Matières ? Probablement du poney skin, pareil pour le très joli blazer zébré.
Les vestes inspirées des kimono portées avec les drop crotch s’accordent à merveille de manière décontracté très douce.
Les blousons en cuir sont toujours une réussite.
Je suis devenu particulièrement fan de la parka garnie de fourrure. La seule que j’avais vu est qui m’avait plus autant vient de chez Hermès.
Numéro 2 : Thom Browne
Tout simplement GÉNIAL. Une mise en scène extrêmement bien travaillée et totalement maîtrisée relevant plus de l’art qu’une simple toile de fond de défilé. Le show Thom Browne était un petit bois Disney peuplé de dizaines de petites créatures.
Un ours posé sur un rocher, les canards et les poissons nageant dans une rivière de filet, des lapins et des écureuils courant, un aigle planant au-dessus de la scène. Réalisation ? Trois mois de travail pour le tableau entier, la flore et la faune inclus ont été cousus à partir de tissus utilisé pour la confection des vêtements.
Tout comme à l’image de Raf Simons, Thom Browne a construit ce défilé en collaborant avec un artiste. Stephen Jones
Le défilé était en lui-même un spectacle en deux actes: les chassés et les chasseurs. Pour la première, Stephen Jones a créé un ensemble magnifique de coiffures pour représenter le règne animal.
Un casque avec des yeux de grenouille, un béret surmonter d’un bec d’aigle, une tête d’ours tenant un poisson dans sa bouche, un énorme masque/heaume d’éléphant :
Les vêtements qui les accompagnaient étaient plus accessible que ce que Thom Browne avait l’habitude de nous proposer. De façon délibérée c’est certain. Il était tellement excité de travailler avec Jones qu’il voulait mettre en valeur les chapeaux, de sorte que le tweed, les chevrons, les princes de galles, les pieds de poule et les flanelles grise sont des adaptations à la nature du show (mais peut-être que les coutures étaient un accusé de l’animal sauvage). Cette première parite a offert une idée de la façon dont Browne a enregistré une augmentation de 61% des ses ventes pour hommes l’an dernier.
Pour en revenir au cœur du sujet, les vêtements, on remarquera bien sûr la présence du costume ! Raccourci par l’utilisation de short, ce qui étonne quelque peu étant donné la saison… Toutefois on adore, les carreaux fenêtre, les rayures et autres prince de Galles associé à ces pièces à la coupe extrêmement bien réalisé.
Les vestes sont assez courtes ce qui personnellement me plait beaucoup, et les épaules très nettes et cintrées exactement comme il faut. Cependant ce que j’ai vraiment préféré, ce qui m’a séduit, c’est le relief que possède cette collection. Permis par le mélange des motifs qui est percutant ainsi que les bords franc des coutures laissé tel quel comme si la machine à tisser n’avait fini sont travail.
La deuxième partie par contre… Retour à la “réalité?” de Thomtopia. Des silhouettes directement sorties de l’imaginaire d’un homme qui aurait imaginé le tailleur chanel sous l’influence de LSD, de champignons et d’extasie tout ça en même temps. Et bien sûr, juste après avoir lu une des pages de la bible de Reï Kawabuko. Si vous avez du mal à comprendre vous en fait pas. Moi aussi. Comme à l’image de cette partie du défilé.
Toutefois on gardera les chaussures qui sont vraiment bien, bottes ou derby, les imprimés ont du punch et de la fraîcheur. Pareil pour quelques pantalons qui reste des le domaine du portable. C’est à dire pas taillé comme des jodhpurs de cavaliers shootés aux stéroïdes.
Donc à part les fameuses silhouettes en cloche que l’on évitera au risque de ne plus pourvoir passer la porte tout était très bon, et l’on pourrait sortir avec dans la rue. Sans le total look qui va avec non plus.
Numéro 3 : Lanvin
On passe maintenant à une de mes maisons préférées. Plus vielle maison de couture française. Il y a toujours quelque chose à prendre, toujours quelque chose d’intéressant chez Lanvin. Que ce soit les matières ou dans les coupes. Le style depuis un moment au sportwear chic et décontracté fait des merveilles.
La collection est très réussie. On observe beaucoup de ligne verticales et d’autres plus rondes. Juste à l’image des deux créateurs. Albert Elbaz petit et rond, Lucas Ossendrijver plus grand et complètement longiligne, plus élancé que son collègue.
Les manteaux sont amples, aux épaules très rondes, tous long avec quelques détails qui marque la verticalité avec leur fermeture ou à zip ou à boutons. On ne tombe pas dans le classique mais dans le moderne avec des allures sports conférées grâce aux coupes et aux matières choisies par les créateurs.
Les blousons agrémentés de fourrures et de poney skin sont particulièrement réussit et seront probablement un futur hit. Les cuir se confondent avec des matières textiles plus fluides créant cette sensation de décontraction dégageant un charme fou.
Parfait de gauche à droite
Une empreinte quelque peu eighties avec des cravates Memphis print porté avec ces mêmes blousons superposant des chemises, pull et sweat parfois marqué du même imprimé.
Autre imprimé phare de la collection, les visage et/ou les mains présentés sur différentes pièces. Elbaz qui ne possède même pas son propre ordinateur est fasciné par les questions d’identités qu posent les communautés des réseaux sociaux : “Nous sommes entraîné à penser uniformément” d’après ses propres mots. Ces visages très lisse et monochromes serait il la représentation de cette uniformité ?
Gros coup de cœur pour Lanvin.
Numéro 4 : Etro
Le défilé qui s’est produit durant la fashion week de Milan rend un vibrant hommage à l’art tailleur ! Des costumes, des costumes et encore des costumes. Et ici chez Be What You Wear on aime les costumes 🙂
C’est une forme de retour aux sources, comme si le défilé était là pour rappeler : “Hey n’oubliez pas d’où tout cela vient !”. Les tailleurs sont la source du vêtement masculin, les façonneurs de la silhouette, les architectes du corps.
Les tailleurs ont défilé avec les derniers mannequins en tenant en main les outils du tailleur.
Leurs costumes étaient parcourus de mètres ruban tandis que les mannequins portaient des pièces dont les fils de bâtis avaient été laissé apparents.
Etro reste fidèle à ses canons stylistique. Beaucoup, énormément d’imprimés. Des carreaux dans des tons clair pour la saison, des manteaux aux motifs paisley, Etro toujours dans son registre en somme. Ca reste très beau et les imprimés sont une véritable expression matérielle du mot faste.
Numéro 5 : Brioni
Un grand nom. Une grande collection. On frise la perfection.
L’aspect très calme qui se dégage de la collection en plus de quelques pièces imprimées ou typiques nous évoquent un Japon très présent.
L’impression de lisse est omniprésente, les Baseball jackets en satin de soie et imprimé de héron apporte un touche jeunesse à cette illustre maison spécialiste du tailoring. Rappel : Brioni a été fondé par un tailleur Romain.
Les matières sont absolument époustouflantes, le par dessus en crocodile mat n’est pas sans rappeler le trench Burberry de l’an dernier dans le même cuir. Il était facturé 85 000 euros…
Les laines et les cachemire rivalisent de douceur dans des palettes de gris riche et subtil.
Les veste de kimono sont un véritable ravissement. Raffinées, élégantes, subtiles. Un rien les habille, la ceinture marque la taille tout à fait naturellement.
Un sans faute. On applaudit et on en redemande !
Et sinon il y a ces autres maisons dont j’ai aimé le travail mais il a fallu choisir pour que l’article reste digeste.
Notez : Valentino, Neil Barrett, Julius, Gucci, Roberto Cavalli, Ermenegildo Zegna.
Top flops
Saint Laurent :
La légende de la mode française est entrain d’être saccagé par Heidi Slimane. Autant la collection de l’an dernier avait su être intéressante et vraiment cool, autant celle ci va trop loin à mon goût.
Il est vrai que Slimane possède une cohérence à toute épreuve. Ses collections sont à chaque fois de véritable ensemble. On sait que c’est son style, que Slimane fait du Slimane mais il en devient presque redondant.
Je préfère largement les temps de son passage chez Dior.
D’une inspiration années 90 pour les veste à coupe droite trois boutons absolument infernale ou les croisés à coupe droite représentant ceux contre quoi l’on se bat depuis un dizaine d’années. Le designer s’enfonce encore plus dans son univers glam-rock/androgyne. Il est too much.
Un croisé droit, y’a rien de moins flatteur. A part peut être un sac.
Il reste des pièces intéressantes mais il faudra voir le résultat définitif en boutique.
Son prédécesseur Stéphano Pilati maintenant chez Zegna était beaucoup plus en accord avec l’esprit Yves Saint Laurent.
Slimane fait de Saint Laurent son jardin d’expression. Seul ses fans apprécierons.
J.W.Anderson :
C’est importable, ce n’est même plus homme, c’est too much. Malgré ce côté complètement conceptuel ça reste cohérent, il y a des formes agréables et douce à l’oeil mais tout bonnement ridicule à mettre. Alors oui le travail de J.W. Anderson c’est toujours à la limite voir au delà; mais c’est son style. On n’aime ou pas. Personnellement pas.
Et pourtant j’ai une grande ouverture d’esprit et il y a quasiment toujours quelque chose à trouver dans une collection.
On oubliera les cabas circulaires qui font plus penser à des sauts de bacs à sable qu’à autre chose.
On dirait que les mannequins sont sur de talons hauts..
Comme d’habitude à chaque fashion week on a retrouvé du très bon, du complètement psychédélique mais on a surtout fait le plein d’inspiration !
Et vous quels ont été vos coups de cœur ?
Sidney, fashion victim raisonnée
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Greg
February 03, 2014 at 3:47 pmLe défilé Etro est une pure merveille, je suis complètement fan de ce créateur, merci pour ces magnifiques photos.
Jeremy Kohlmann
February 04, 2014 at 9:09 amC’est vrai qu’Etro fait vraiment de belles choses ! 🙂