On change un peu de registre cette fois, mais je suis certain que cette interview vous intéressera, tout comme cet univers que je découvre est passionnant pour moi. Plongeons au coeur des Galeries d’Art, du web et apprenons-en plus sur le Street Art grâce à Jeremy Chausse – Fondateur d’EFERYA.
– Hello Jérémy ! Tu nous parles un peu de toi, de ton parcours et d’EFERYA pour commencer ?
Bonjour Thibault,
Je m’appelle Jérémy Chausse et j’ai 25 ans. J’ai fait 4 ans d’études dans la communication et publicité. Mon intérêt pour la publicité s’est peu à peu essoufflée au fil de mes expériences en agences de communication. Suite à cela, j’ai décidé d’arrêter les cours après ma 4ème année pour faire une formation de communication digitale à UCLA (une des universités de Los Angeles) extension pendant 3 mois. La ville et l’environnement ne me correspondant pas, j’ai décidé de rentrer en France pour monter mon business. C’est là que j’ai réfléchis à EFERYA.
Comment est né le nom d’EFERYA ?
Je voulais aider à promouvoir et vendre les oeuvres de jeunes artistes talentueux mais inconnus ou mal reconnus du public.
J’ai choisi le nom “EFERYA” en hommage à ma vision très féminin de l’art. Personnellement, je vois l’art comme un ensemble de courbes et formes harmonieuses captivant le regarde du spectateur pour lui transmettre une pensée ou une histoire propre à chacun. Comme une belle femme !
Après réflexion, j’ai voulu prendre le nom d’une personnalité peu connue du grand public mais ayant une importance spirituelle (comme ma vision de l’art) et j’ai choisi Freyja (divinité équivalente à Zeus ou Héras dans les anciennes croyances Germano-scandinaves).
J’ai modifié un peu le nom pour le transformer en “EFERYA” (prononçable dans le maximum de langues internationales). J’ai commencé cette aventure il y a environ 2 ans mais je l’ai officialisé début septembre 2016 en créant ma propre structure SIPAC (Société de Promotion Internationale d’Artistes et Créateurs) SAS.
– Galeriste, surtout en ligne mais aussi en physique, ça veut dire quoi aujourd’hui ?
Nous évitons (mon associée Clémence Varacca et moi) au maximum d’utiliser le terme de “galerie” pour parler de notre site car nous essayons de détourner ce système pour donner une plus grande liberté de création à nos artistes. Sinon, nous pourrions dire “galerie nouvelle génération”.
Le souci principal de la vente d’arts sur via Internet est l’absence de ressenti visuel et physique des oeuvres. Cet aspect est essentiel dans ce genre de vente puisque l’on achète un objet unique, artistique et coûteux qui va devenir une jouissance personnelle lorsque le client reçoit une toile, par exemple.
De plus, l’image commune de la vente en ligne est l’achat d’articles du quotidien… C’est pour cela que nous organisons des expositions d’art physiques pour que les amateurs et collectionneurs puissent ressentir physiquement les oeuvres de nos artistes.
– Je t’ai connu grâce à “l’Art s’invite chez vous #1” une superbe exposition, tu nous en parles ?
Nous souhaitons transformer les expositions d’arts “classiques” (j’entends en galeries) pour des expériences artistiques uniques et insolites ! C’est pour cela que nous avons organisé une exposition dans un appartement habité (résidence privée).
12 artistes, dont le collectif Kingdom Come (venu de New York), ont envahi ce lieux en repeignant murs et sol puis en y installant leurs oeuvres en cohérence avec leur support. Ce fût 10 jours intenses de préparation mais une aventure inoubliable et riche d’expériences.
Un grand mélange de cultures et d’univers artistiques donnant des collaborations murales uniques et de grands moments de rires ! Un très belle exposition qui a accueilli presque 450 personnes (dont 350 lors du vernissage). Nous préparons l’épisode 2 pour courant de l’année 😉
Note de la rédaction : J’ai parlé de cette exposition lors d’un article par ici.
Avec plaisir :
Les artistes représentés par EFERYA !
• Combo Culture Kidnapper est un artiste de rue utilisant le collage et le graffiti pour dénoncer les dérives de notre société avec une dose d’humour, sans être moralisateur. Il veut faire prendre conscience aux spectateurs du monde dans lequel nous vivons. Il a été très médiatisé après les attentats de janvier et novembre dernier avec ses affiches “COEXIST” utilisant certains signes religieux comme lettrages.
• DACO est un street artiste ayant commencé par le lettrage en graff pour après développé son univers par le collage d’animaux géométrique donnant une impression de technologies futuristes. Il les nomme “Graffaunes” (mixe entre Graffiti et Faune). Toujours agressifs, ces animaux sont une image de la révolte entre la nature et l’Homme destructeur.
Il a perfectionné son art pour les reproduire directement à la bombe.
• Jisbar est un pop street art, c’est à dire qu’il utilise les codes et cultures liés à la rue mais seulement sur toiles ou objets. Ses oeuvres sont saturées d’éléments et de couleurs “flashy” contrastant avec des figures populaires (comme les Simpsons ou des jouets robots, par exemple) qui occupent la plus grande place sur sa création. Cette technique poussent le spectateur a devoir passer du temps à découvrir chaque élément et sa signification. Un bon moyen de “perdre” son temps.
• Lucas Soumille est un jeune tatoueur qui complète son art par la peinture. C’est un ami d’enfance à qui j’ai proposé de développé son talent pictural et ça fonctionne super bien ! Son style hyperréaliste de femmes se mélange avec des éléments traditionnels japonais.
• mag rend hommage à la couleur et au corps humain par différents médias comme la photo ou la peinture, par exemple. Ses créations sont un mélange entre le conscient et l’inconscient de sa vision de l’Homme, subjectif ou figuratif, dans le monde qui l’entour. Celles-ci posent une réflexion sur notre place dans l’art et comment lui rendre hommage par la création.
• Moyoshi se présente comme un artiste de rue utilisant les murs et le sol comme support d’expression et atelier. L’univers suggéré, qu’il détourne sous différentes formes (graffs, craies, stylos, collages et feutres), oscille entre l’abstrait, le végétal et l’animal pour lui apporter une dimension plus sauvage dans un mode urbain. Ses formes et tracés composent en rythme une dynamique colorée ou noire et blanc.
• Onizbar utilise également l’univers du pop-street art par un style plus fins, dans le figuratif, mais également plus pastels dans les couleurs. C’est un peu comme une caresse dans un mode de brute. Ses techniques utilisées sont un mélanges de bombes de peintures, d’aplats de matières, de collages et de POSCA. Jisbar et lui collaborent régulièrement ensemble.
• Raphaël Federici, alias Paris Scketch Culture, est principalement centré sur l’art « underground » de type Lowbrow (mouvement d’art pictural créé dans les années 70 en Californie, littéralement « le front bas ») en opposition avec l’art élitiste (appellé communément Highbrow). Il revendique son art comme urbain, alliant illustration, graphisme, peinture, bande dessinée, et d’autres formes utiles à la fabrication de son univers. Il revendique un art accessible à tous sans forcement de connaissances poussées dans ce domaine.
• Rodore est le poète du groupe. Il a voulu rendre visible ses écrits par un art très personnel détruisant les codes de l’art pour mieux interpeller. Cet univers fait référence à ses poèmes par la peinture. Son personnage récurant se nomme Robinson est un vagabond refusant toutes pressions de la société et se baladant généralement le slip baissé.
• Le collectif Kingdom Come, composé de N. Carlos J – Mike McManus – Jamel Robinson, nous plonge dans un univers artistique plus contemporain avec des peintures très figuratives mais également abstraites tout en proposant des sculptures ou des installations. Leur vision du monde est très spirituelle et prône une paix qui passe par l’art et l’ouverture d’esprit. Les frontières n’existant pas, vous êtes porté dans une ambiance de sérénitude.
– Je parle habituellement de mode ici, mais finalement aussi de lifestyle, d’Art… tu penses qu’il y a un rapport fort entre la mode et l’Art ?
Absolument ! Ces deux mondes sont étroitement liés par leur hiérarchie sur le marché. Comme dans la mode, il y a de grandes institutions (galeries = maisons de coutures) et de jeunes créateurs bourrés de talents qui arrivent à se faire connaître. J’utilise régulièrement ces deux marchés pour expliquer plus facilement celui de l’art. A coté de cela, ces deux mondes se complètent parfaitement par des collaborations entres des marques de prêt à porter et des artistes (Diesel avec Raphaël Federici, par exemple). Ce sont les faux jumeaux dans la grande famille du domaine de l’Art.
– La dernière exposition que tu nous conseilles ?
Cela fait un long moment que je ne suis pas allé voir une exposition… Un très bon ami vous propose une exposition : L’Im-matériel
8 décembre 2016 – 7 janvier 2017 à la galerie Episodique, 1 rue Nanette – 75011.
– Un conseil pour celui qui voudrait acheter sa première oeuvre ?
Le meilleur conseil est d’acheter une oeuvre qui vous touche et capture votre regard sans pouvoir le lâcher. Un petit coup de foudre artistique !
– Quelque chose que tu veux ajouter pour finir ?
L’art set accessible à tous ! Ne vous fermez pas avec des pensées comme “l’art est trop compliqué !”. Ouvrez vous et laissez vous porter ! Jérémy en est le meilleur des cas !! Sinon suivez la page Facebook et Instagram d’EFERYA pour suivre nos actualités.
Merci Jeremy pour toutes ces réponses !
– Ce que je peux vous dire en tant que profane sur l’Art contemporain –
N’ayant jamais rien compris à l’Art, j’ai mis le nez dedans petit à petit à force de rencontres, et c’est finalement grâce à Jérémy parmi d’autres, que j’ai sauté le pas et découvert de plus près cet univers.
Comme il vous le disait si bien dans cette interview, il ne faut pas hésiter à passer la porte des expositions, découvrir les artistes sur les réseaux, et peut-être sauter le pas d’un premier achat.
C’est un univers fantastique qui s’ouvrira alors à vous pour la première fois, et beaucoup de belles rencontres en perspective pour ceux qui iront plus loin.
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