Le sweatpants est un pantalon particulièrement confortable issu du sportswear. Très inutilisé en dehors des salles de gym au début des années 2000, il est devenu plus populaire grâce aux défilés, pour aujourd’hui envahir nos rues. Je vous propose donc aujourd’hui une petite explication de ce qu’est très exactement le sweatpants, quelques marques que j’apprécie particulièrement ou dont j’ai positivement entendu parler, et enfin des idées d’associations “urbaines” piochées ici et là.
Je l’ai déjà mentionné à plusieurs reprises : par essence, la mode n’a de cesse de récupérer ce qui est autour ou hors d’elle pour le ramener en son centre. Plus concrètement, on pourrait citer l’exemple du sportswear qui a totalement investi le vestiaire masculin lors de la dernière décennie. C’est donc également le cas du jogging, que nous allons voir dès maintenant.
Je me propose d’étudier avec vous trois grands types de sweatpants, du plus simple au plus “créateur”. Le but de l’article est double : vous expliquer quelles pièces vous pouvez obtenir pour quel budget, et vous inspirer également grâce à quelques tenues.
Qu’est ce qu’un sweatpants ?
Le sweatpants n’est pas un jogging, et je ne dis pas cela par coquetterie : les modeux eux-mêmes s’y trompent facilement, mais le jogging est un pantalon de sport – que l’on retrouve chez toutes les grandes marques sportswear type Nike ou Addidas – possédant une coupe baggy et qui se présente généralement en molleton de coton – le molleton de coton étant un jersey particulièrement épais dont l’envers a été gratté. De là, le jogging a été décliné de bien des façons, et il est parfois compliqué de cerner la barrière entre jogging (pantalon de sport) et sweatpants (pantalon à usage urbain).
De manière générale :
Les sweatpants peuvent être confectionnés dans d’autres matières que le molleton de coton : en sergé de coton par exemple (toile de chino), ou bien dans des mélanges incluant de la laine, du rayon, de la soie… Là encore, tout dépend du budget et de la marque.
Le sweatpants se veut particulièrement confortable, et pour cause : à l’origine utilisé pour traîner chez soi ou faire du sport, il doit être facile à porter au quotidien et ne pas vous serrer. Fini l’inconfort du jean selvedge porté à la mi-saison, le sweatpants est considéré comme le pantalon de demain car il peut être élégant ET confortable. Parmi les éléments de conforts, on note la bande élastique au bassin et ses cordons de serrage, et les bords côte à la cheville – qui resserrent le bas et gardent la jambe au chaud.
La coupe
Je ne réécrirai pas l’article de Jérémy sur le sujet, la coupe est cependant une composante essentielle de votre pantalon. Les sweatpants les plus basiques se trouvent dans des coupes slims standards, mais on peut également trouver des sweatpants à coupe carotte (ma coupe préférée) ou bien à coupe asymétrique. On vous conseillera de commencer facile avec un sweatpants gris ou bleu slim, qui s’alliera avec un maximum de pièces de votre garde-robe.
Le sweatpants jogging (ou jogging sweatpants)
C’est le pantalon qui ressemble le plus au pantalon de sport d’origine. Souvent basique, gris, il est en molleton de coton et c’est celui qui offre le moins de perspective en terme de style : c’est certainement celui qui possède le plus la connotation sportswear. Le total look sweatpants/tee-shirt/hoodie/sneakers était en vogue il y a encore quelques saisons. Aujourd’hui, on aurait plutôt tendance à le mixer avec un vêtement de travail et une chemise.
Nos références
H&M propose une entrée de gamme convenable pour le prix (30 euros). La coupe est slim, le pantalon plutôt confortable, et les détails plutôt sympas. Cela fait plusieurs mois que je le porte très régulièrement, la matière a été malmenée, mais le pantalon tient la route.
Composition : 60% coton, 40% polyester. La main reste douce, on ne peut pas demander beaucoup mieux pour le prix – 30 euros.
Je préfère tenter des assemblages sportswear avec ce type de sweatpants près du corps.
Pantalon H&M
Hoodie Benjamin Jezequel
Chaussettes Archiduchesse
Sneakers Axel Arigato
Les français de la marque Sweetpants (et oui, pas besoin d’aller bien loin pour trouver un nom, parfois) proposent des produits basiques ou plus risqués, pour une entrée de gamme aux alentours de 65 euros. H&M propose très peu de produits, alors que Sweetpants possède une gamme particulièrement importante tant en terme de coloris que de coupes. Le conseil : tournez-vous vers les coupes slim et “loose” (qui est une coupe carotte avec une fourche très basse). Préférez les coloris gris et bleu marine, évitez les motifs et les bicolores, qui font vite cheap au vu de la qualité des produits.
Un slim anthracite, essayé en boutique. 75% coton, 25% polyester – 65 euros.
Après essayage, peu de choses à dire : le fit slim est OK, les finitions passables pour le prix. Ma préférence va au sweatpants “loose”. Les parisiens se rendront au 42 rue des rosier, dans le 4ème, pour essayer un sweatpants (la boutique est toute récente).
En milieu de gamme, l’offre se fait pléthorique. Honnêtement, j’ai préféré vous livrer seulement quelques marques plutôt sympas plutôt que de vous noyer dans des références obscures et sans grand intérêt.
Publish Brand
Publish est une marque des US très peu connue qui tire son épingle du jeu en proposant un vestiaire streetwear complet bien équilibré, et surtout une offre de sweatpants vraiment intéressante : du sweatpants en molleton classique au pantalon détourné, on trouve une grande variété de coupes et de couleurs pour des prix avoisinant la centaine d’euros. Malheureusement, on trouve parfois des mélanges coton/synthétique, mais je reste admiratif de la cohésion d’ensemble et de la variété de combinaisons proposée.
Modèle Alek, en bleu marine 72 euros (hors frais de port). Je vous conseille d’aller vous-même regarder le reste de la collection pour y trouver votre bonheur ! Aucune boutique française ne revend la marque pour l’instant (avis aux shops qui nous lisent).
Maharishi
La marque anglaise propose de beaux chinos et cargos, mais également quelques sweatpants qui valent le coup. On retrouve les détails habituels de la marque (notamment les poches scellées et la poche pour iphone cachée) pour un prix très convenable !
Pour 125 livres, un produit relativement compétitif.
Je trouve le haut de gamme assez inintéressant sur ce type de pièce : je ne vois pas l’intérêt de mettre plus de 200 euros dans un pantalon en molleton de coton, et ce quelque soit le nom de la marque ou bien les finitions de la pièce. Oubliez également les marques mainstream qui apposent leurs logos : aucun intérêt.
Le sweatpants urbain
J’oppose le sweatpants urbain au sweatpants jogging car il est en général plus facile à porter pour des occasions, ou même en soirée. Il est en général un brin plus habillé et passe donc plus facilement sous les radars (quoique les détails comme la bande élastique, les cordons de fermeture et les bords côte à la cheville restent les mêmes). Pour ce type de pantalon, on trouve difficilement son bonheur en entrée de gamme puisque les matières utilisées doivent être à la hauteur, sautons directement vers le milieu de gamme.
Nos références
On démarre avec une pépite très peu connue en Europe de l’ouest : une marque néo-zélandaise appelée I Love Ugly, aux pantalons hybrides très réussis : des cargos avec des pattes de serrage aux chevilles, des chinos avec des bandes élastiques, ou encore des sweatpants avec des fermetures éclair aux chevilles (détail biker).
Modèle Zespy, coloris tan, 109 euros. C’est vraiment le type de pantalon hybride qui mélange le confort du sweatpants avec l’élégance du chino.
Maharishi
On retrouve Maharishi avec un test personnel : j’ai bénéficié d’une remise de 25% grâce à leur newsletter. Les finitions sont impeccables, et on retrouve des clins d’oeil au vestiaire militaire un peu partout sur la pièce.
J’aime bien porter ce type de sweatpants en toile de sergé de coton avec un tee shirt simple et ma veste en jean. C’est très simple et légèrement plus habillé qu’une tenue full sportswear.
Pantalon Maharishi
Tee-shirt H&M
Veste en Jean Surface to Air
Chaussettes Archiduchesse
Sneakers Axel Arigato
En détails, les deux poches du pantalon. La première, à droite est scellée (il faut vraiment tirer sur le cordon pour ouvrir ou fermer la poche) et contient une deuxième poche, cachée, où loger son portable.
Le bémol avec ce type de pantalon : il faut être plus attentif à l’entretien de la pièce, laver, sécher et repasser à l’envers (tout en sachant que la toile se froisse très rapidement).
Soulland
J’avais lu de très bons retours sur la marque Soulland sur quelques fora spécialisés, j’ai eu l’occasion d’essayer le modèle bomholt en noir dans la boutique beaubien : attention la marque a tendance a taillé grand. Je porte habituellement du 29 en jean, du s chez Maharishi, et la taille s était trop grande pour moi chez Soulland (au bassin et à la longueur). Le conseil : essayer en boutique ou bien commander sur internet en vérifiant bien les conditions de renvois du produit. Pour autant, la coupe slim est réussie et le produit très satisfaisant !
Un pantalon à 120 euros. Acheté en boutique, c’est le genre de produit qui à mon avis vaut vraiment le coup.
Beams Plus
Nous reparlerons certainement bientôt de cette marque japonaise originaire d’Hara-Juku, puisque l’on aime beaucoup de choses chez eux. En attendant, vous pouvez vous offrir quelques pièces sur l’eshop Mr Porter.
140 euros chez Mr Porter, une coupe slim basique, comme vous avez pu en voir tout au long de l’article.
The Absence
Une dernière pépite : the absence propose des pantalons confectionnés aux états-unis en petites quantités dans des matières japonaises vraiment cools.
Mon coup de coeur pour les pantalon drop crotch. Un Do Want absolu – 275 dollars.
On pourra également citer Bleu de Paname, American Vintage, wing+horn, our legacy.
Dans le haut de gamme, je vous propose de vous tourner vers les marques de luxe habituelles, comme Lanvin, par exemple, qui a été parmi les premières grandes marques du secteur à populariser ce type de pantalon.
Le sweatpants de créateur
Notre dernière catégorie de sweatpants n’a pas vraiment d’entrée ni de milieu de gamme. Pour être tout à fait juste, il existe un grand nombre de prix différents et il serait stupide de tenter d’être exhaustif. On vous propose tout d’abord d’aller regarder du côté de chez Robert Geller. Le sweatpants a longtemps été l’une des pièces phares du vestiaire de ce créateur – c’est aujourd’hui beaucoup moins vrai. On retrouve tout de même, saison après saison, des pièces qui valent le coup d’oeil.
Une belle pièce en lin, 415 euros, pour chiller sur les terrasses en été.
Pour la suite, on vous propose de découvrir ou de redécouvrir la ligne Silent de Damir Doma.
La fourche est relativement basse, le produit me fait penser au “relaxed trousers” de chez Our Legacy notamment. 285 euros.
Si vous avez un beau budget, donc, on vous conseille également de regarder ce que proposent Carol Christian Poell, Alexandre Plokhov, Yohji Yamamoto, Rick Owens… Un univers entier s’offre à vous !
Et c’est le mot de la fin ! Je terminerai cet article par une sélection de looks trouvés dans les lookbooks des marques que j’ai précédemment citées, sur internet principalement. J’espère que l’article aura correctement deblayé le sujet, il existe très peu de ressources sur ce type de produit qui a fait son apparition il y a peu de temps, et il est pourtant normal de s’y intéresser un minimum.
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Adrien
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